

Promenades/setnju
- Le temps / Juin 2004
- Le monde / Pancevo
- L'espace / Biennale Internationale d'art contemporain de Pancevo
- Le véhicule / dessin, écriture, art action
- Les amis / Tous les participants
Crédits photo /
- 1 / 2 / 3 / 4 / 5 / 6 / 7 / 8 / 11 / Tous les participants
Pendant huit jours, je marche main dans la main avec des inconnus (pendant une durée miminum de trois heures chaque fois) dans la ville de Pancevo, en Serbie, et leur demande de me mener vers des gens ou des lieux qu'ils affectionnent. J’ai marché avec des personnes âgées de 12 ans à 65 ans. Surtout des femmes.
La plupart parlaient anglais. Certaines personnes glissaient rapidement dans le rôle de guide touristique et voulaient me mener vers des endroits qui leur semblaient dignes d'être visités ou qu'ils croyaient que j'allais apprécier. Je tentais de faire dévier ces situations, car je souhaitais davantage que les gens m'entraînent dans leur univers personnel. Dans ces cas-là, je devais nous ramener à la consigne. Ils m’ont amenée chez leurs amis ou les membres de leur famille, à l’église, au bord de la rivière, dans la forêt, sur un bateau, au café, au musée. J'ai visité de nombreuses personnes dans leur maison. Par exemple, une jeune fille m’a amenée chez sa grand-mère à la campagne. Il a fallu trouver une voiture pour s'y rendre. C'est la seule fois où j'ai quitté les frontières de la ville pour me rendre dans une zone rurale. C’était très intéressant parce je pénétrais dans un territoire moins accessible aux étrangers. De son côté, elle souhaitait me faire découvrir le refuge où ses parents, par mesure de sécurité, l'avaient laissée pendant la guerre.
Tous les participants aux promenades m'ont fait des confidences sur leur expérience de la guerre. Ces récits étaient très touchants et leur peur d'être jugés, très prégnante.